Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours de Terre - LE TRAIN POUR CHIANG-MAÏ
Jours de Terre - LE TRAIN POUR CHIANG-MAÏ
Publicité
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 516
21 novembre 2021

Pavillon au soleil de Nong-Khaï-Thanon par Francois Montagnon auteur-Photographe-© 2019 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

Placette de Nong-Khaï en patte d'oie et d'enfant riant-1998

Temple Nong khai

 

 

 

 

Le livre de chevet de tout temps, depuis si longtemps...G.Manset sur le chemin

manset chambre d'asie-livre photos 1987

 

“… n’aimant pas les excès, j’élague et je reviens à quelque chose de… en général de dépouillé oui, c’est vrai, il paraît que c’est l’école la plus satisfaisante de dépouiller les choses, mais j’aimerai bien foisonner de toute part, fourmiller de tas de choses… pour l’instant ça s’organise mal, que dans la forme ce soit dépouillé c’est une chose, succinct, bref, élagué, mais au niveau de l’esprit ça doit-être Victor Hugo.
Il n’y a que du réalisme qu’on puisse réellement s’échapper je crois, pas minimalisme, mais succinct, encore une fois, le détail, je suis pour la compilation des détails, ça, c’est évident oui.”

Gérard Manset, Opus FC Juin 1991.

INTERVIEW-MANSET-REPOS DU GUERRIER-PORTRAIT-RETOUCHE-VENEZUELA 2020

 

 

MANSET PUB ROYAUME 1979-internet

 

1-MULTIPLIER PAR DIX-MANSET

 

 

 

À ce marcheur infatigable :

 

racines nongkhairetouche-blog

Ils formaient autour de cette « Lumières » un cercle respectueux, ni trop lâche, ni trop serré, afin de protéger leur Héraut qu’ils célébraient en adorateurs dans les catacombes du Net, de mémoire ancienne dans leur chambre à scruter les ouvrages, de tourner les pages, les images mille et une fois détaillées, de ces regards des enfants jouant des rues de Nong Khaï au coucher du soleil et des terrains vagues de collante terre rouge, aucun de ceux-là n’aurait placé sous l’éclairage cru de la voûte du soleil l’œuvre de l’artiste, ainsi avaient-ils l’air de voleurs, ne se montraient point lorsqu’ils se procuraient le dernier lancé-jeté de l’Artiste, les filets à papillons recueillaient délicatement la larve à peine éclose et la couvait afin qu’elle grandisse sans fin autour de leur soleil, s’envole librement.
Ils remerciaient le Poète du don, pour lui venant du ciel, pour eux l’intercesseur, le traducteur d’une langue qu’ils sentaient, ne possédaient pas, de même qu’en d’autres temps dans les chapelles, ils écoutaient la messe en latin, estimé avec attention les vitraux de bleu de plomb et les rouges sang des Saints, le teint blême de la Vierge diaphane et de son enfant translucide, vaporeux et des masses englobaient ce mélange de sable sans en maîtriser ni le langage, ni les codes, ni la compréhension.
Alors oui, ils célébraient la confidence maintenue au milieu des ruines que l’on nettoyait mètre par mètre, au carré, au cordeau, archéologues du pilon, plutôt de la destruction au cube pour nous faire tenter d’oublier les perturbations, celles à l’arrière des gigantesques ailes de Boeing-goélands vibraient dans la nuit des villes survolées, le grand virage au-dessus de Bangkok où l’on pouvait voir les autoroutes, échangeurs, désormais des lucioles, guirlandes de Noël menaient vers le Nord, vers Ayutthaya ou autre Sukhothaï des Rêves naguère, « il était une fois », des vies peut-être imaginaires dont on se souvenait avec émotion, l’élégance de tous ces habitants à même les rues de terres séchées, caniveaux trop hauts où l’on se prenait les pieds, la poussière et les fumées des gamelles thaïes, l’ennui aussi des soirées qui se couchaient trop vite pour la nuit, faisant place à la bande-son des insectes virevoltants sortaient par tous les trous, cavités glauques et interstices inimaginables, un univers surgissait enfin pour la pellicule poussée à 800 Asa, les « Tri-X 400 » de Kodak où la « 50 PanF » d’Ilford, que du noir et blanc l’unique possibilité de pureté dans le travail du Photographe, le procédé issu de la gravure ancienne, la simplicité même des lignes et du cadrage impeccable avec la marque de l’accroche du bord arrondi inscrit sur le négatif, preuve que le cliché n’avait été recadré et marque de l’appareil utilisé précisément, elles saisiraient les manèges infinis floutés de « Ventiane » et des « Utopia » tout autres que l’on ne connaissait pas. Les rivières coulaient de même les Irrawaddy et pendant nos absences rassuraient de leur permanence, de leur règne ad vitam æternam quoique l’on fasse, on détruise de Vert de vivant ; d’Animal et de Végétal, Minéral de vestiges de Mines, gigantesques puits à ciel ouvert, escaliers de géantes fourmilières, vue du ciel une horreur à grande échelle de Sebastiào Ribeiro Salgado. Du généreux, la mémoire perdurerait jusqu’à se perdre à son creux des mots, circonlocutions des vers, mystérieusement dans son antre, jamais ne desserrera les dents à celui ne marchant pas dans ses pas comptés sur le sable mouillé au singe mort, la mer refluait, et « n’a pas cessé de descendre » puis de revenir, la langue et le doigt touchant du bout le téton d’un sein surtout tendu et dur, un nez humant en filet tiède, toute chose qui avait du sens, la main chaude serrée, le bas-ventre rond et puis tout revenait, tout restait comme avant et puis demain le travail d’une vie, de mille et une vie n’auraient suffi de toute manière à éteindre les possibilités infinies de ce monde de terriens là, les saveurs et le goût des jours heureux, le geste de la main, la passion de l’enfance.

NOS AMITIÉS 89-extrait-François Montagnon-Editions LIBRINOVA-2017-https://www.librinova.com/librairie/francois-montagnon/nos-amities-89-2

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité